Roman - Les Noirs Corbeaux de Baal - Frig - Chapitre 02

Chapitre 02 

Haelyn et ses soeurs..

Sous Chapitre 1: La belle et la bête ne font qu'une...

Les légendes disent que les Elfes ne naissent que par une conjonction de plusieures choses...

Bien sûr, le désir de futurs parents d'avoir une progéniture, associé au bon vouloir de Gaia, la Mère protectrice, et ensuite de l'âme errante
d'un autre Elfe qui, las de cette vie éternelle,
a décidé de confier sa destinée future à la réincarnation...et....de l'association de la nature.

Cela paraît complexe, mais en réalité, cela n'est que logique et raffinement.

Albahina vint donc ainsi au monde, du bon vouloir de Mayin, sa mère, et d'Elathorn, son père, qui décidément en avait assez
de veiller seul à la longue destinée de la famille sans avoir de relève, ainsi bien sur que du bon vouloir de Gaia,
la mère protectrice des elfes, et...d'un bâtard de chien et de loup....comme " parrain " naturel.

Comme de bien entendu, ses parents furent très heureux de sa venue et honorèrent Gaia de leurs présents.

L'enfant était belle et de bonne constitution et tout se présentait sous les meilleurs auspices...

Très jeune elfe , Albahina ne posa guère de soucis....

Lors de la fête du 13e printemps, lorsque tous les jeunes Elfs et Elfettes se retrouvent alignés ,attendant leur tour pour recevoir
le sacre de la première lune des mains du prêtre de Gaia, son suivant eut le malheur de marcher sur sa toute belle robe blanche.

Albahina, elle, si douce, se retourna, et, sans la moindre hésitation ni pitié, enchaîna une suite rapide de prises de combat que,
pourtant nul dans sa famille ne lui avait apprises...Imaginez-vous la surprise et la gêne de ses parents...

Mordre....et se laisser caresser, voilà la dualité d'Albahina....

Douce et féroce à la fois...

Le prêtre ne se formalisa pas vraiment de la chose lui....mais conseilla quand même à ses parents de lui laisser développer ses dons et de .....
toujours se méfier de ses brusques retournements de...disons..d'humeurs...

Chienne docile, mais Louve féroce.

Malheur aux faibles......

Amour et haine.

" ALSO SPRACHE ZARATHUSTRA "  (NIETZSCHE)

Sous Chapitre 2 : La belle ...

Albahina ne resta pas longtemps seule enfant de la famille et fut très vite suivie d'Anathielle.

Comme sa soeur,l'enfant manifesta très vite ses talents de joie et de bonne humeur et son intelligence vive la fit passer souvent
aux yeux des elfes comme étant la jumelle d'Albahina.

Quelques temps après cet événement apparemment anodin (la fête du 13e printemps), il apparut à Elathorn que le sens donné à l'éducation
de sa fille aînée, Albahina, semblait pouvoir poser un petit problème....

En effet entretemps la famille s'était agrandie encore et Alba (comme tous la surnommaient) avait très rapidement pu compter
sur la compagnie d'Haelyn . A croire que Gaia s'était refusée d'offrir un fils à Elathorn...
Qu'importe, lui n'en était que plus fier, surtout quand il les emmenait promener toutes les trois le soir à la place du village,
auprès de l'arbre nourricier et qu'il admirait leurs longs cheveux blonds balayés par le vent.

Le problème, pour en venir à lui, était qu'Anathielle avait quant à elle hérité apparemment pleinement du calme et de la douceur de Mayin,
sa mère, et qu'au moindre retour d'Albahina de l'école ,où tout à son enthousiasme,
elle voulait faire profiter à toute la famille des nouveaux sorts de magie (dévastateurs) qu'elle y avait appris, invariablement
une querelle naissait entre Albahina et Anathielle l'une vantant les mérites de la force magique « dissuasive » et l'autre celle
de la magie de soins et d'apaisement.
La situation en devenait assez insupportable, surtout pour la petite Haelyn qui regardait tout cela sans prendre parti
ni pour l'une ni pour l'autre, semblant même indifférente à toutes ces considérations.

Il fut donc décidé de confier une année Albahina à la haute école des arts magiques de l'eau...et, dans la foulée,
Anathielle irait quant à elle à celle des arts de soigner et de conjurer le mal afin qu'elles affinent leurs dons.

Anathielle séduit immédiatement ses professeurs par son calme et son assiduité aux cours; de plus ses talents de guérisseuse
étaient à proprement parler...stupéfiants, au point que sa réputation forçait Albahina à s'exercer de plus belle
pour elle aussi figurer parmi les meilleures,...dans son domaine...disons plus rude...

La compétition entre les deux soeurs leur fut bénéfique et le temps aidant, la patience et la gentillesse d'Anathielle et le fait d'être,
chacune à sa manière la meilleure aida grandement à les rapprocher...

"Si l'on te frappe sur la joue gauche, tends la joue droite" Christ, Jésus....

Sous Chapitre 3 : La bête ...

Haelyn ne fut même pas attristée du départ de ses deux soeurs....
Six années passèrent durant lesquelles nos deux étudiantes en magie devinrent, au fil de leurs retours de « pensionnat de magie » de belles
et fières adolescentes respectivement de 19 et 18 ans.
Une peccadille dans une vie elfique.

Les tensions entre elles s'étaient apaisées et chacune semblait s'être accommodée de sa différence avec l'autre.
Elles en devenaient même complices.

Seule restait Haelyn...indifférente à leurs conversations de " magos intellos " comme elle s'amusait à le dire...
Le drame survint peu après...

Année des vouivres , 3me lune , jour 4

Haelyn rentrait tard ce soir-là quand elle aperçut une lueur fort inhabituelle éclairant la petite clairière où se trouvait
lovée la maison familiale...le feu...

Elle courut et pu voir un groupe d'humains s'enfuir, chacun d'eux tenant divers objets dans ses bras...des rôdeurs et des pillards.

Malgré ses 17 ans Haelyn se précipitât sur le groupe, et animée d'une rage folle et munie de sa dague de nacre ,elle fit couler le sang,
valser les tripes et se taire les râles....un seul en réchappât....trop loin, il était déjà trop loin et seul,
haut dans le ciel, un corbeau réussit à le suivre.

Puis une pensée emplit son cerveau : ses parents...Elle se rua dans les flammes et là, là....le spectacle était désolant…

Elathorn gisait, sans vie, à l'entrée de ce qui autrefois était le salon où l'on accueillait les amis,....soudain, dans le crépitement des flammes,
un petit sanglot, mêlé d'un gémissement...Mayin, maman…gisait là ...

Haelyn se dirigeât vers elle et lui prit la tête et apposât son oreille sur les lèvres de la mourante juste à temps pour l'entendre murmurer:
« Le livre, le livre sacré de notre famille, ces chiens nous l'ont dérobé, retrouve le au nom de la mémoire des tiens.. »

Ce furent ses dernières paroles.

Presque sans une larme Haelyn décidât de laisser ce qui fut sa maison devenir le tombeau fumant des êtres qui lui avaient été
les plus chers et se rua vers l'écurie.

Elle harnacha les trois plus belles bêtes et se mit en selle…

Trois heures plus tard, presque à l'aube, elle fit une entrée fracassante à l'école de magie, couverte du sang de sa mère,
le visage noir des suies de la route en hurlant :" A moi mes soeurs, la mort crie vengeance et la canaille attend ses maîtres..."

Son visage semblait muri…

Albahina fut la première à comprendre que quelque chose d'affreux venait de se passer, mais ce fut Anathielle
qui réagit cependant le plus étonnement…
Son visage se durcit et elle s'en alla rejoindre sa soeur, l'étreignit brièvement,
puis se retourna sur ce cri " En selle, pour l'honneur et pour la mort "… Albahina se jeta sur sa monture et les trois cavalières
s'en allèrent dans l'aube naissante...

" Viva la Muerte"  (cri des anarchistes Espagnols durant la guerre civile)

Epilogue:

 Le livre, il faut récupérer le livre.

Etrange spectacle, que ces trois destriers surmontés de figures gracieuses mais filiformes, couronnées de cheveux clairs comme les blés,
mais dont les coups de sabots résonnent comme autant de couperets avides de trancher heurtant des billots.

"Seul le sang des lâches apaisera notre soif de vengeance"
Staline